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03/08/2009
Hector Berlioz : Symphonie fantastique op. 14 – La Mort de Cléopâtre, H. 36
Susan Graham (mezzo-soprano), Orchestre Philharmonique de Berlin, Sir Simon Rattle (direction )
Enregistré à Berlin (mai et juin 2008) – 75’
EMI 50999 2 16224 0 3 – Notice trilingue





Nous l’avons déjà dit : il y a un problème Rattle (lire ici). Est-ce le passage de Birmingham à Berlin ? On a parfois du mal à reconnaître le chef anglais, beaucoup plus imaginatif, beaucoup plus engagé naguère, qui a souvent renouvelé notre approche des œuvres. Se laisse-t-il griser par les sonorités de son orchestre ? Cette Fantastique le donnerait à penser. Pianissimi impalpables au début de « Rêveries – Passions », graves incroyables comme surgis du silence, violons effilés, tout cela rappelle d’emblée un narcissisme que certains reprochaient à Karajan. Mais ce dernier savait aussi s’embraser, poussant ses musiciens dans leurs retranchements. Il est vrai que la prise de son, très réverbérée, noie un peu dans du coton les timbres de Berlioz, qui perdent une verdeur que l’orchestre a déjà tendance à émousser. Cela dit, Rattle fait sonner la Fantastique comme Le Martyre de saint Sébastien : là où l’on attend Delacroix, on a Puvis de Chavannes. Bref, la direction a un côté dandy fin de siècle. « Un bal » est onirique, mais alangui, la « Scène aux champs » paraît trop lisse, presque paresseuse, avec une section médiane pas assez contrastée. Très – trop – belle plastiquement, capiteuse et énervée, cette Fantastique ne restitue pas la modernité fulgurante d’une musique qui, en 1830, fit l’effet d’une bombe.


Le Berlioz de La Mort de Cléopâtre inspire davantage Sir Simon : le raffinement va, cette fois, de pair avec des couleurs plus vives, avec une lecture plus dramatique et moins exclusivement plastique. Et Susan Graham confirme son inimité avec le grand style français dans cette cantate qu’elle inscrit dans la descendance de Gluck, où elle est souveraine, rapprochant Cléopâtre de Didon, où elle connaît peu de rivales, moins frénétiquement romantique que certaines cantatrices, d’emblée très à l’aise dans le récitatif mesuré de la « Scène lyrique ». Elle aborde de la même manière la « Méditation », en phase avec un orchestre aux couleurs sombres annonçant de son côté Les Troyens plutôt qu’il joue la musique d’un trublion à qui l’Institut, effrayé, refusa le Prix de Rome.


Didier van Moere

 

 

 

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