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02/23/2009
Henri Dutilleux : Symphonie n° 1
Bohuslav Martinu : Symphonie n° 4, H. 305

Orchestre de la Suisse romande, Ernest Ansermet (direction)
Enregistré en public à Genève (22 mars 1956 [Dutilleux] et 15 mars 1967) – 70’04
Cascavelle VEL 3127 (distribué par Abeille musique)






Après un disque Beethoven à la fois inattendu et relativement décevant (voir ici), on retrouve ici Ernest Ansermet, dans la collection que lui consacre Cascavelle, sous un jour plus familier, celui du défenseur de la musique de son temps, pour peu qu’elle fût tonale (au sens large). Moins de cinq ans après sa création à Paris par Désormière (et non au Festival d’Aix-en-Provence par Martinon en 1952, ainsi que l’indique par erreur la notice), il dirigeait ainsi la Première symphonie (1951) d’un compositeur tout juste entré dans la quarantaine, Henri Dutilleux. Comme le remarque fort pertinemment François Hudry, il avait sans nul doute trouvé chez le compositeur français le «style personnel restant dans les possibilités de style découvertes jusqu’ici» qu’il appelait de ses vœux. Les caractéristiques de l’art du chef suisse – exigeant, intransigeant, analytique, précis, fin, pudique – font évidemment merveille dans cette œuvre, même si bon nombre de versions plus récentes bénéficient d’une meilleure prise de son et d’une qualité instrumentale supérieure.


S’il n’est pas aussi étroitement associé à Martinu que Münch ou Koussevitzky, Ansermet n’en a pas moins donné la création américaine de sa Cinquième symphonie. Réédité précédemment voici une quinzaine d’années, déjà chez Cascavelle (avec Les Fresques de Piero della Francesca et les Paraboles), cet enregistrement du 15 mars 1967 (et non 1976, bien évidemment, comme indiqué par erreur) donne de la radieuse Quatrième (1945) une image à la pointe sèche. Sensible à la dimension rythmique du propos – Stravinski n’est pas loin dans le deuxième mouvement – mais d’une énergie toujours très contrôlée, le chef, pourtant alors âgé de quatre-vingt-quatre ans, fait parfois preuve d’une étonnante vitalité. Il est passionnant de pouvoir disposer ainsi d’un témoignage de la manière dont il abordait la musique du compositeur tchèque, mais d’autres, davantage en version isolée – Turnovský (Apex), Belohlávek II (Chandos), Belohlávek III (Supraphon), Weller II (Fuga libera) – que dans le cadre d’une intégrale, offrent une vision moins unidimensionnelle et plus chaleureuse – peut-être, en un mot, plus idiomatique – de son univers.


Simon Corley

 

 

 

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