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01/26/2009
Sir Michael Tippett : Œuvres chorales
BBC Singers, Stephen Cleobury (direction)
Enregistré à Temple Church, Londres (2005) – 63’
Signum Classics SIGCD 092 (distribué par Intégral)
Les œuvres chorales a cappella de Sir Michael Tippett sont moins importantes en nombre et d’un style moins reconnaissable que celles de son contemporain Benjamin Britten, qui puisent certes aux mêmes sources d’une vocalité polyphonique élisabéthaine stylisée, mais avec davantage d’élégance formelle. Et même si ces pages peu connues de Tippett constituent aussi un jalon important dans la musique chorale anglaise, elles sont peut-être moins incontournables.
En comparaison de l’écriture puissamment originale de Tipett dans ses opéras et oratorios, on est un peu déçu de ne trouver ici qu’un corpus d’œuvres de circonstance pour chœur de chambre, qui évitent certes la banalité, mais parfois de justesse (les Four songs from the British Isles, composés en 1958). Difficile de retrouver au cours de ce programme la fascination exercée par exemple par les nombreuses pages chorales de l’opéra The Midsummer Marriage, si ce n’est à de brefs moments, en fait quelques bouffées de secondes ici ou là, prodigieux moments de splendeur harmonique où les voix divergent en tous sens sur d’étranges enchaînements d’accords, itinéraires imprévisibles, d’une médusante beauté. On les trouvera particulièrement dans un beau corpus d’œuvres des années 1940 : The Source, The Windhover, The Weeping Babe, dont la brièveté (aucune des pièces enregistrées ici ne dépasse de beaucoup les cinq minutes), exclut toute possibilité d’ennui. Egalement remarquables : la singularité rythmique du Magnificat and Nunc Dimittis de 1961, avec accompagnement d’orgue, et bien sûr les Five Negro Spirituals dérivés de l’oratorio poignant A child of our time, vrai classique de la musique chorale du XXe siècle.
Interprétation très « clean », d’un confort douillet typique des chorales anglaises, par un luxueux chœur de chambre dont la réputation n’est plus à faire. On pourrait rêver d’une expression plus sanguine et péremptoire parfois, mais ce ne sont pas là, décidément, les habitudes locales. Et de toute façon toutes les versions concurrentes (Decca, Chandos, Nimbus) sortent du même moule.
Laurent Barthel
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