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01/22/2009
Antonio Vivaldi : Concertos pour violon, cordes et basse continue opus 8, n° 1 à 4, « Les Quatre saisons » – Concerto pour deux violons et violoncelle en sol mineur RV 578a – Concerto pour violon en si bémol majeur RV 372 « Per Signora Chiara » – Concerto pour violon en si mineur RV 390

Gli Incogniti, Amandine Beyer (violon solo et direction)
Enregistré à l’Eglise allemande de Paris (14-18 janvier 2008) – 70’56
Zig-Zag Territoires ZZT080803 (distribué par Harmonia Mundi) – Notice bilingue (français et anglais) d’Olivier Fourès






La réaction instinctive face à ce disque (« encore un enregistrement des Quatre Saisons… » serait-on tenté de dire ou de déplorer…) s’évanouit immédiatement à la lecture de la notice qui explique notamment comment les trois concertos qui accompagnent ici l’œuvre célébrissime d’Antonio Vivaldi (1678-1741) sont enregistrés en première mondiale ! Même si on le savait (l’édition complète en cours chez Naïve le prouve aisément), que cela soit encore possible de découvrir des œuvres alors que Vivaldi figure sûrement parmi les compositeurs les plus enregistrés au monde justifie à lui seul l’achat de ce disque.


Le Concerto pour deux violons et violoncelle en sol mineur RV 578a ne doit pas être confondu avec le Concerto RV 578, dans la même tonalité, qui fait partie de L’Estro armonico, recueil de douze concertos publié à l’automne 1711. Le Concerto RV 578a, récemment découvert par le musicologue Olivier Fourès, n’est autre qu’une version primitive de l’autre concerto ; comme son cadet, il comporte quatre mouvements mais en diffère sur bien des points, qu’il s’agisse des traits confiés aux deux violons solo ou du finale qui emprunte des voix plus originales. Interprété avec une grande justesse par l’ensemble Gli Incogniti, il démontre, tout spécialement dans le Largo e spiccato, la profonde influence qu’a pu avoir Arcangelo Corelli (1653-1713) sur nombre de compositeurs italiens de l’époque.


Le Concerto RV 372 « Per Signora Chiara » est l’un des 27 concertos pour violon (RV 359 à RV 383a inclus) écrits par Vivaldi en si bémol majeur, tonalité qu’il appréciait tout particulièrement. Celui-ci, enregistré ici également pour la première fois, est dédié à la « Signora Chiara », qui fut vraisemblablement l’une de ses élèves préférées à l’Ospedale della Pietà. Les premières notes ne laissent planer aucun doute : tout Vivaldi est là, joie et technique périlleuse du violon, accompagnement millimétré, couleurs tantôt languissantes tantôt nerveuses… Amandine Beyer est au diapason de l’œuvre et il en faut peu pour que, les yeux fermés, nous nous transposions au XVIIIe siècle et que se dessine immédiatement devant nous l’orchestre de jeunes filles que conduisait avec douceur et attention le célèbre « Prêtre roux ».


Beaucoup plus mélancolique (il faut dire qu’il est en si mineur et que son premier mouvement est un Andante), le Concerto RV 390 ressortit davantage du domaine de la pensée distraite que du simple divertissement badin. Dans ce troisième concerto inédit, le violon solo se taille de nouveau la part du lion mais trouve en un second violon et dans le clavecin des partenaires importants avec lesquels il faut composer. LeLarghetto, joué tout en pizzicati à l’exception du violon solo, est splendide, prouvant une fois encore l’imagination d’Antonio Vivaldi qui, contrairement à ce qu’on pu dire les méchantes langues, n’a pas composé cinq cents fois le même concerto.


Naturellement, l’essentiel du disque réside dans les Concertos pour violon, cordes et basse continue opus 8, n° 1 à 4, qui forment le fameux ensemble des Quatre saisons. Faisant partie du recueil Il Cimento dell’armonia e dell’invenzione (La Bataille entre l’harmonie et l’invention) publié en 1725 à Amsterdam, ces pièces ont vraisemblablement été interprétées pour la première fois au début de l’année 1728. Devenues extrêmement populaires, elles ont donné lieu à une multitude d’interprétations où le meilleur voisine, bien souvent, avec le lieu commun voire le pire. Ici, on a incontestablement à faire à une version majeure. Jusque-là habituée à des versions ronronnantes et quelque peu compassées (hormis naturellement quelques exceptions notables, qu’il s’agisse des témoignages de Fabio Biondi, d’Il Giardino Armonico ou, plus ancien, d’I Musici), notre oreille découvre ici une œuvre emplie de fraîcheur et de spontanéité. Si Amandine Beyer est exceptionnelle de finesse, d’implication et d’imagination, c’est l’ensemble des musiciens (au nombre de huit seulement) qu’il faut saluer tant l’harmonie est évidente et l’ensemble délectable. Faisant fi des moindres excès que l’on peut regretter chez tel ou tel concurrent, ne négligeant aucun détail rythmique ou mélodique, cette gravure se hisse d’emblée au plus haut niveau et convaincra chaque mélomane, y compris celui qui pensait ne plus rien avoir à apprendre sur les Quatre saisons !


Le site d’Amandine Beyer


Sébastien Gauthier

 

 

 

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