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11/27/2008 Gustav Mahler : Symphonie n°4 Juliane Banse (soprano), Staatskapelle Dresden, Giuseppe Sinopoli (direction)
Enregistré en public à Dresde (29 mai 1999) – 79’38
Profil Hänssler PH07047 (distribué par Intégral)
Le vingt-et-unième volume de l’édition que Profil Hänssler consacre à la Staatskapelle de Dresde permet de retrouver Giuseppe Sinopoli, directeur musical de l’orchestre de 1992 à sa disparition prématurée en 2001. Son témoignage, d’une saisissante acuité, de la Neuvième Symphonie de Mahler, parue précédemment, se distinguait par des partis pris étonnants, en particulier dans le choix des tempi.
Soixante-deux minutes pour cette Quatrième captée en public le 29 mai 1999. A priori, la durée d’exécution interpelle ; au final, un sentiment mitigé domine. C’est que le discours tend à se faire séquentiel, les variations de tempi y étant pour beaucoup. Sinopoli s’attarde sur certains détails, au risque de faire du surplace, et en survole d’autres ; de fait, cette partition perd un peu de son unité. Mais le chef italien, au même titre qu’une Juliane Banse des plus communes, parvient à restituer le subtil et indéfinissable alliage de fraîcheur et de tristesse de cette musique, à défaut d’en privilégier la tension dramatique. Reste que le Ruhevoll, magnifié par des bois poignants, constitue le sommet du disque. Instrumentalement, la prestation est bien celle d’une des phalanges les plus réputées du monde mais l’on perçoit la plus-value qu’aurait apporté le studio, notamment en terme de prise de son et, surtout, de finition.
Cette publication est agrémentée d’une notice documentée et richement illustrée mais non traduite en français et dépourvue du texte du Das himmlische Leben. L’éditeur a ajouté en bonus l’introduction, avec exemples musicaux, que Sinopoli avait livrée avant l’exécution de la symphonie. Ses propos, éclairants, sont retranscrits en anglais dans le livret qui relate par ailleurs un incident survenu lors de cette présentation : un spectateur, irrité, manifeste à voix haute le souhait d’entendre (enfin) l’œuvre en entier. La réponse pleine de bon sens d’un Sinopoli offusqué ne s’était pas faite attendre…
Sébastien Foucart
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