|
Back
09/18/2008
Karol Beffa : Improvisations
Karol Beffa (piano)
Enregistré en public à Paris (29 juillet 2007) – 79’34
Intrada INTRA036 (distribué par Codaex)
Après la transcription, une autre laissée pour compte est de retour: l’improvisation, notamment sous l’impulsion de l’omniprésent Jean-François Zygel. Karol Beffa, qui se rattache à la même mouvance esthétique, contribue également à cette réhabilitation au travers de ce disque (au minutage généreux) enregistré en public. Se pliant aux suggestions lancées par les spectateurs, il s’est en effet prêté au jeu pour vingt-deux moments d’une durée variant entre cinquante secondes et plus de huit minutes.
Comme le rappelle le compositeur dans un texte de présentation (en français et en anglais) où il parle de lui-même à la troisième personne, le genre trouva tout particulièrement à s’épanouir du temps du cinéma muet, ce dont témoignent Visages d’enfants et Le Mécano de la Générale [sic]. Mais les références n’en demeurent pas moins essentiellement musicales (L’Oiseau prophète, The snow is dancing, Poissons d’or), avec pseudo-pastiches (Prélude, Choral et Franck, Sarcasmes, Haendelssohn), citations (Dies iræ dans Tempête) et clins d’œil humoristiques (Attente et ses coups frappés sur le cadre du piano, IRCAM). Mais la tonalité générale relève plutôt de la méditation: le versant «nuageux» l’emporte sur le tempérament «horloger» de Beffa, qui évoque lui-même à son propos la dualité «clocks and clouds» caractéristique de Ligeti.
Simon Corley
|
