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08/11/2008 Johannes Brahms : Double Concerto, opus 102 – Quintette avec clarinette, opus 115
Renaud Capuçon (violon), Gautier Capuçon (violoncelle), Gustav Mahler Jugendorchester, Myung-Whun Chung (direction) – Paul Meyer (clarinette), Quatuor Capuçon: Renaud Capuçon, Aki Saulière (violon), Béatrice Muthelet (alto), Gautier Capuçon (violoncelle)
Enregistré en public à Salzbourg, Graz et Vienne (8-10 avril 2007 [Double Concerto]) et en studio à Paris (9-10 juillet 2007 [Quintette]) – 72’21
Virgin Classics 00946 395147 2 4 – Notice (en anglais, français et allemand) d’Adélaïde de Place
Sous la bannière des frères Capuçon, ce copieux programme associe deux partitions tardives de Brahms, rapprochement sans doute inédit au disque, l’une étant concertante et l’autre chambriste, même si toutes deux peuvent trouver leur source chez Mozart, respectivement dans la Symphonie concertante pour violon et alto et dans le Quintette avec clarinette.
Il a parfois été suggéré que les parties solistes du Double Concerto (1887) se fondent ou se succèdent davantage qu’elles ne s’opposent, au point de donner l’impression d’un unique instrument à cordes qui serait doté d’une immense tessiture. L’idée consistant à la confier à deux frères est donc séduisante: de fait, pour cet enregistrement capté au cours de trois concerts d’une tournée autrichienne de l’Orchestre des jeunes Gustav Mahler, ils s’unissent, le cœur sur la main, dans une générosité et une fougue – le souffle du violoncelliste est d’ailleurs souvent perceptible – parfois un peu brouillonnes et complaisantes. Mais ils sont confrontés à un orchestre pesant et dépourvu d’élan, monumental et académique, donnant l’impression de ralentir sans cesse: un assemblage qui ne fonctionne donc guère dans cette œuvre par ailleurs excellemment servie au disque.
Tel est évidemment aussi le cas du Quintette avec clarinette (1891), mais au moins la présence de Paul Meyer apporte-t-elle davantage de satisfactions, sans que le clarinettiste se mette pour autant en vedette. Bien que les cordes se laissent tenter par des effets faciles, la belle complicité entre les musiciens fait ici ressortir l’héritage mozartien plutôt que la nostalgie automnale souvent de mise dans ces pages.
Simon Corley
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