About us / Contact

The Classical Music Network

CD

Europe : Paris, Londn, Zurich, Geneva, Strasbourg, Bruxelles, Gent
America : New York, San Francisco, Montreal                       WORLD


Newsletter
Your email :

 

Back

07/30/2008
Carl Reinecke : Concerto pour flûte Op. 167 – Sonate pour flûte et piano « Ondine » Op. 283
César Franck : Sonate pour violon et piano (transcription pour flûte et piano)


Philippe Racine (flûte), Brigitte Meyer (piano), English Chamber Orchestra, Patrick Fournillier (direction)
Enregistré en 1997 – 69’
Novalis 150 139-2 (distribué par Intégral)






Avec son Konzertstück pour harpe et son Concerto pour flûte, le compositeur allemand Carl Reinecke a gentiment pensé aux solistes peu dotés en répertoire concertant, lesquels lui renvoient élégamment l’ascenseur aujourd’hui, maintenant de loin en loin la présence de ces œuvres dans les salles de concert et les auditions des conservatoires. Mais de là à dissiper une image de marque tenace de compositeur mineur il y a sans doute un pas difficile à franchir. A l’écoute du Concerto pour flûte Op. 167 on découvre de curieuses lacunes, a priori peu dignes d’un «grand» compositeur. L’œuvre commence bien, par petites séquences fluides qui font penser à l’élégance romantique des premières partitions de Richard Strauss, mais ensuite le niveau oscille curieusement, autour de passages d’un goût plus discutable qui dépareraient moins dans une opérette viennoise que dans un concerto d’ambitions sérieuses. A l’heure du bilan il s’agit cependant d’une pièce de proportions bien calculées, qui déroule agréablement ses volutes instrumentales, même si elle gagnerait sans doute à être défendue par une phalange d’un niveau sonore un peu plus luxueux qu’un English Chamber Orchestra en méforme, au demeurant efficacement dirigé par Patrick Fournillier.


L’intérêt du programme s’élève très nettement avec la Sonate pour flûte et piano « Ondine » Op. 283, partition séduisante qui résiste très bien à l’épreuve d’écoutes répétées. L’inspiration mélodique s’y révèle constamment riche, avec même des moments d’heureuse limpidité néo-classique qui pourraient être attribués sans hésiter… à Francis Poulenc ! Etrange jeu de miroir, mais dont bénéficie certainement une œuvre réellement attractive, qui mériterait une présence plus régulière au répertoire des flûtistes. Encore davantage que dans le Concerto, Philippe Racine y fait valoir un lyrisme précis et chaleureux : sans doute le meilleur moment du programme, qui peut justifier à lui seul l’acquisition de ce CD rare, en dépit d’une concurrence discographique de haut niveau mais pas forcément facile à trouver (James Galway, Jean-Pierre Rampal et Emmanuel Pahud sont aussi passés par là).


En complément de programme on aurait pu attendre mieux que la transcription de la Sonate pour violon et piano de Franck, une œuvre qui suscite la convoitise des violoncellistes et parfois aussi, hélas, celle des flûtistes. La transcription pour l’instrument à vent est techniquement facile mais on persiste à la trouver peu favorable au rayonnement de cette musique, en particulier en matière de phrasés, la pauvreté dynamique de la flûte y aplatissant régulièrement les perspectives, notamment dans les élans ascendants du second mouvement. Courageusement, Philippe Racine s’attaque à cette tâche difficile, parvenant même à ne pas pâlir en comparaison de la puissance de souffle exceptionnelle d’Emmanuel Pahud, d’ailleurs pas plus convaincant à long terme dans cette transcription vétilleuse (EMI). Un disque inégal mais utile, surtout pour une Sonate de Reinecke à découvrir absolument.


Laurent Barthel

 

 

 

Copyright ©ConcertoNet.com