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07/21/2008 Hector Berlioz : Symphonie fantastique, opus 14 (*)
César Franck : Variations symphoniques
Johannes Brahms : Concerto pour violon, opus 77 (**)
Piotr Ilyitch Tchaïkovski : Concerto pour piano n° 1, opus 23
Claude Debussy : La Mer
Camille Saint-Saëns : Concerto pour piano n° 4, opus 44 (***)
Marcel Delannoy : Sérénade concertante
Ernest Bloch : Concerto pour violon
Arthur Honegger : Symphonie n° 2
Ernesto Halffter : Rapsodia portuguesa
Ossy Renardy [Brahms], Henry Merckel [Delannoy], Joseph Szigeti [Bloch] (violon), Eileen Farrell [Franck], Kostia Konstantinoff [Tchaïkovski], Alfred Cortot [Saint-Saëns], Marguerite Long [Halffter] (piano)
Orchestre de la Société des concerts du Conservatoire, Orchestre national (*), Koninklijk Concertgebouworkest (**), orchestre non déterminé (***), Charles Münch (direction)
Enregistrements: décembre 1948, 11 octobre 1946, 13-14 septembre 1948, avril 1941, 2 mars 1942, 9 juillet 1935, 21-22 juillet 1941, 22-23 mars 1939, octobre 1942 et 27 octobre 1941/31 mars 1942 – 268’51
Album de quatre disques Artone 222357-354 (distribué par Intégral)
Fidèle à sa politique, Artone poursuit l’édition d’albums consacrés aux grands interprètes du passé, en puisant parmi les enregistrements tombés dans le domaine public. Malheureusement, la rigueur du travail éditorial laisse trop souvent à désirer, ce que vient confirmer cette anthologie consacrée à Charles Münch. Plusieurs erreurs affectent ainsi les noms des artistes: dans les Variations symphoniques de Franck, ce n’est pas Nicole Henriot-Schweitzer qui joue, mais Eileen Farrell; de même, dans la Rhapsodie portugaise de Halffter, ce n’est pas Jean Doyen, mais Marguerite Long qui tient la partie soliste. Et faut-il attribuer à l’Orchestre philharmonique de Londres l’accompagnement d’Alfred Cortot dans le Quatrième concerto de Saint-Saëns, alors que d’autres éditeurs ont préféré mentionner la Société des concerts du conservatoire, voire renoncer à identifier la formation? Certaines erreurs prêtent même à sourire, Henry Merckel étant ainsi prénommé «Henryk». En revanche, le texte de présentation (en allemand et en anglais) offre une biographie complète du fondateur de l’Orchestre de Paris.
Déjà largement réédités, notamment chez EMI, Lys ou Naxos, et ce dans de meilleures conditions – il faut ainsi déplorer, dans la seconde partie du Quatrième concerto de Saint-Saëns, la sensation extrêmement pénible résultant du brouillage des canaux de droite et de gauche – ces témoignages des années 1935-1948 n’apporteront donc rien au collectionneur passionné. Quant au mélomane attiré par un prix de vente très modique, il lui faut savoir qu’il y trouvera à la fois de l’essentiel, de l’original, de l’accessoire et de l’inutile.
A la catégorie «essentiel» appartiennent bien évidemment le Quatrième concerto (1875) de Saint-Saëns avec Cortot et la Deuxième symphonie (1941) de Honegger, enregistrée peu après sa création, dans les heures les plus sombres de la guerre. Cet album mérite également le détour pour quelques œuvres peu fréquentées, comme le Concerto (1938) de Bloch avec Joseph Szigeti, qui en avait donné la première l’année précédente, la Sérénade concertante (1936) de Delannoy et la Rhapsodie portugaise (1939) de Halffter.
Paraîtront en revanche accessoires des pages que Münch, par la suite, a de nouveau gravées en studio, à qualité interprétative au moins égale mais avec une plus-value sonore appréciable. C’est le cas de la Symphonie fantastique (1830) de Berlioz, des Variations symphoniques (1885) de Franck ou de La Mer (1905) de Debussy. Quant aux solistes, ils offrent parfois des surprises: si le jeu un peu suranné d’Ossy Renardy n’est pas exempt de chaleur dans le Concerto pour violon (1878) de Brahms, celui de Kostia Konstantinoff dans le Premier concerto (1875) de Tchaïkovski, avec ses nombreuses fautes, sa cadence tronquée dans le premier mouvement et son style ampoulé, auxquels s’ajoutent des timbres orchestraux sont d’une rare laideur, évoque un désopilant «concert Hoffnung».
Simon Corley
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