|
Back
07/06/2008
Pyotr Ilyich Tchaikovsky : Valse-scherzo, opus 34 – Valse sentimentale, opus 51 n° 6 (transcription Rok Klopic)
Maurice Ravel : Tzigane
Ernest Chausson : Poème, opus 25
Fritz Kreisler : Liebesfreud – Caprice viennois
Pablo de Sarasate : Caprice basque, extrait des «Danses espagnoles», opus 24
Rodion Chedrine : Dans le style d’Albéniz (transcription Dmitri Tzyganov)
Franz Waxman : Carmen Fantaisie
Yossif Ivanov (violon), Itamar Golan (piano)
Enregistré à Anvers (juillet 2007) – 63’07
Ambroisie AM 136 (distribué par Naïve) – Notice en français et en anglais
Jouant un voluptueux Stradivarius «Piatti» de 1717, Yossif Ivanov (né en 1986) est – à n’en pas douter – un violoniste de talent et, on l’espère, d’avenir. Son premier disque chez Ambroisie avait été très favorablement accueilli (voir ici). Son second, en forme de «carte de visite», intitulé «Con passione» et composé de morceaux aussi virtuoses que très fréquentés, suscite une relative déception qui tient autant au choix d’un programme composite (dont le livret fait résider la cohérence dans «l’héritage de Paganini») qu’à un archet sûr mais parfois timide et dont la personnalité peut encore s’affirmer. Il semble que le studio réussisse moins bien à cet interprète qui a laissé une impression bien plus convaincante et fougueuse en concert (voir ici), y compris dans les œuvres enregistrées dans cet album.
Les pièces les plus brèves sont probablement les plus convaincantes, à l’image des deux Valses de Tchaikovsky rendues avec délicatesse et simplicité, d’un Caprice basque délicieux et charmant, de Kreisler propres dont on apprécie – une fois n’est pas coutume – la tempérance, et enfin d’une partition de Chedrine qui s’inscrit bien Dans le style d’Albéniz. Quant aux morceaux les plus consistants figurant sur ce disque, on pourra y apprécier un ton sobre et jamais vulgaire : Yossif Ivanov prend son temps, ne brusque jamais les tempos, aime à déployer un son propre, riche, léché, à l’image de la grande délicatesse de son toucher dans le Poème de Chausson. Le Tzigane de Ravel est appliqué et sensible mais manque d’un rien de fougue, de liberté, d’imagination, y compris dans le piano du pourtant très expérimenté accompagnateur qu’est Itamar Golan. Peut-être moins adaptée à un style retenu et à des tempos modérés, la Carmen Fantaisie de Waxman n’est pas la plus ébouriffante qu’on ait entendue : elle déçoit surtout par une interprétation un peu scolaire où le jeune violoniste parvient aux limites de sa technique instrumentale.
Gilles d’Heyres
|
