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06/23/2008
Transcriptions romantiques pour alto et piano: Œuvres de Brahms, Chopin, Debussy, Fauré, Granados, Mendelssohn, Scriabine, Schumann, Tchaikovski & Ysaÿe
Ettore Causa (alto), Ulrich Staerk (piano)
Enregistré à Copenhague (2005) – 57’
Claves 50-2609 (distribué par Intégral)
Les disques de « bis », compilations de morceaux de bravoure de fin de concert, sont plutôt le fait des violonistes. La densité musicale des pièces n’y est pas toujours au sommet, loin s’en faut, mais le genre permet de mettre en valeur quelques belles perles, tantôt de virtuosité pure, tantôt d’expression. C’est aussi un domaine où la transcription est reine, avec déjà un vivier tout trouvé puisqu’au moins deux virtuoses de haut vol, Kreisler et Heifetz, l’ont énormément enrichi en leur temps.
Restait à procéder de même pour l’alto. Cette fois le créneau est beaucoup moins occupé, l’instrument se prêtant peu aux éclats spectaculaires. Et pourtant la chaleur du timbre et l’épaisseur des attaques fonctionnent ici remarquablement bien, a fortiori dans des transcriptions de pièces d’envergure orchestrale, comme la Première Danse hongroise de Brahms. De surcroît le relatif sentiment de fatigue qui peut s’insinuer à l’occasion d’une heure de bis violonistiques enchaînés ne s’installe pas du tout ici, permettant une audition en continu tout à fait agréable.
Quelques très beaux moments, fort bien défendus par le jeu sombre et dense d’Ettore Causa : la 2e Danse espagnole de Granados, un arrangement habile du Prélude Op. 9, pour la main gauche de Scriabine, voire une séduisante version (encore plus salonnarde que l’original, mais peu importe !) des Berceaux de Gabriel Fauré. De toute façon l’ensemble des pièces mérite le détour, même si aucune n’est essentielle (c’est la règle du jeu).
Laurent Barthel
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