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05/05/2008 Johannes Brahms : Sonates pour violoncelle et piano n° 1, opus 38, et n° 2, opus 99 – Sonate pour violon et piano n° 1, opus 78 (transcription pour violoncelle et piano)
Henri Demarquette (violoncelle), Michel Dalberto (piano) – 77’12
Warner WCJ 2564 69633-0
La notice préférant nous préciser que Michel Dalberto possède un diplôme de plongée sous-marine et cultive le ski et la Formule 1 comme hobbies, le lieu (probablement l’Arsenal de Metz), la date (probablement 2007) et les conditions d’enregistrement (probablement en lien avec des concerts donnés récemment : voir ici) resteront un mystère. Pour le reste, c’est un Brahms déterminé et fougueux que le duo Demarquette/Dalberto donne à entendre. Exaltant un romantisme puissant, l’opus 99 (1886) s’ouvre ainsi sur la rage du pianiste, mordant et sûr de lui, qui semble toujours pousser le violoncelliste à le suivre, ce que ce dernier fait avec un intéressant mélange d’énergie et de probité. Henri Demarquette sait également trouver les chemins du lyrisme brahmsien (grâce à une belle longueur de phrasé) tout en restant très sobre, dans un deuxième mouvement qui perd en émotion ce qu’il gagne en justesse et en virilité (spectaculaires pizzicati). La sonate se termine de façon peut-être moins convaincante avec un Allegro passionato et un Allegro molto au bord du prosaïsme parce que trop heurtés et manquant parfois de finesse.
Dans une transcription qui convient bien à la couleur du violoncelle, l’opus 78 (1878) se caractérise par une émotion intérieure et pudique, à la fois dans un premier mouvement très juste (en dépit d’un archet de temps à autre moins précis et moins vif) et dans un Adagio à l’appréciable sobriété (malgré quelques duretés dans les phrasés du piano). Bien qu’il manifeste une évidente complicité entre les deux artistes français, le dernier mouvement de la «Regensonate» semble souvent plus monotone et finalement moins inspiré. Au contraire, l’opus 38 (1865) est marqué par un magistral premier mouvement, construit sur une vision extrême qui évolue de la retenue presque indifférente à la passion la plus noire et la plus violente. Demarquette et Dalberto trouvent sans difficulté le ton du menuet dans le deuxième mouvement (grâce à un archet et une frappe très mobiles) et de la fugue dans le troisième mouvement (conduit avec brio et rigueur). Bref, une approche qui n’a rien de superflu dans une discographie déjà riche.
Le site d’Henri Demarquette
Le site de Michel Dalberto
Le site de Warner
Gilles d’Heyres
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