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03/31/2008
Arnold Schoenberg : Concerto pour violon, opus 36
Jean Sibelius : Concerto pour violon, opus 47

Hilary Hahn (violon), Sveriges Radios Symfoniorkester, Esa-Pekka Salonen (direction)
Enregistré à la Berwaldhallen, Stockholm (mars [Sibelius] et septembre 2007) – 63’
Deutsche Grammophon 477 7346 (distribué par Universal) – Texte de présentation traduit en français





Il ne faut jamais rester sur une première impression. Voilà ce qu’affirme Hilary Hahn à propos du Concerto pour violon de Sibelius dans la notice de son dernier disque. Avant de l’aborder à seize ans durant ses études auprès de Jascha Brodsky, la violoniste manifesta peu d’affinité pour cet incontournable chef-d’œuvre du répertoire dont le registre expressif et la structure ne se sont révélés à elle que progressivement. Alors que certains accusent plus que de raison le potentiel dramatique de ce cheval de bataille, Hilary Hahn ne verse jamais dans l’emphase. Et si d’autres en soulignent l’ardeur et l’esprit rhapsodique, elle opte pour une approche certes solide, mais mesurée, sans précipitation ni théâtralité excessive. Son témoignage aura sans nul doute ses partisans parmi ceux qui privilégient l’analyse et une certaine neutralité expressive.


Mais c’est le Concerto pour violon de Schoenberg qui hisse cette publication au rang d’événement discographique. Sa difficulté légendaire explique peut-être qu’il n’ait pas acquis la même popularité que celui d’Alban Berg, tant au concert qu’au disque, alors qu’il s’agit d’un des plus grands concertos pour violon du XXe siècle. Comblant cette inexpliquable lacune, la gravure d’anthologie d’Hilary Hahn répond très largement aux attentes. Pureté d’intonation et d’articulation, transparence et lisibilité, jeu déterminé et d’une constante beauté plastique, la violoniste américaine dévoile une nouvelle fois sa prodigieuse technique. Cette musique, rendue dans toute sa puissance, lui appartient et cette interprétation séduisante et qui a force d’évidence balayera les réticences de ceux qui peinent à s’immerger dans l’œuvre du compositeur autrichien.


La prestation de l’Orchestre Symphonique de la Radio suédoise, qui s’associe de nouveau avec Hilary Hahn après son précédent disque consacré à Paganini et Spohr, s’avère tout aussi captivante. En connivence avec la violoniste, Esa-Pekka Salonen se distingue dans Sibelius, qu’il n’aborda lui aussi qu’en faisant fi de ses réticences, mais plus encore dans Schoenberg dont il n’adoucit en rien l’apprêté de l’écriture tout en prêtant attention au caractère épisodiquement chambriste de cette musique. Le chef crée des effets sensationnels, comme l’entrée fracassante de l’orchestre après la cadence du dernier mouvement, d’une lisibilité peu commune.


Ce disque s’impose comme un jalon majeur au sein de la discographie patiemment construite de la violoniste qui réalise un parcours professionnel décidément sans faute.


Sébastien Foucart

 

 

 

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