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03/12/2008 Dimitri Chostakovitch : Symphonie n°8, opus 65 Rundfunk-Sinfonieorchester Saarbrücken, Günther Herbig (direction)
Enregistré à la Funkhaus Halberg, Saarbrücken (17 février 2004) – 63’13 (texte de présentation en allemand, traduit en anglais)
Berlin Classics 0017932BC (distribué par Intégral)
Composée durant la Seconde Guerre mondiale, la Huitième Symphonie, portant la souffrance et l’angoisse à son paroxysme, compte sans doute parmi les symphonies purement instrumentales les plus réussies de Chostakovitch, avec les Quatrième et Dixième. A la tête de l’Orchestre Symphonique de la Radio de Sarrebruck, Günther Herbig livra d’intéressantes Quatrième et Septième Symphonies mais cette nouvelle version atteint un niveau encore supérieur.
Cette lecture prenante, et par moments très poignante, souligne avec acuité et efficacité la noirceur, la violence et le sentiment de désolation qui caractérisent cette saisissante partition. Assurant la progression du discours, le chef allemand témoigne d’un sens de l’anticipation des climats et d’une attention portée au matériau mélodique qui valorisent tout le potentiel dramatique de cette musique. Aucun mouvement n’est délaissé, ce qui se traduit par une vision d’ensemble cohérente et d’une saisissante logique dramatique : la spectaculaire transition entre l’Allegro non troppo et le Largo n’en prend que plus de relief, l’ultime épisode de lutte acharnée du dernier mouvement n’en a que plus d’impact.
Le mérite en revient pour beaucoup à l’orchestre, aux contours bien définis et, de bout en bout, tout simplement remarquable : cordes denses et homogènes, bois expressifs et cuivres éclatants.
Sébastien Foucart
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