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02/25/2008 Antonin Dvorak : Stabat Mater Yvonne Kenny (soprano), Eva Randova (mezzo-soprano), Wieslav Ochman (ténor), Jan Galla (basse), Choeur Philharmonique de Prague (dir. Lubomir Matl), Philharmonie Tchèque, Vaclav Neumann (direction).
Enregistré à Prague (1989) – 87'
DVD Arthaus Musik 102 109 (distribué par Intégral)
Bien que spécialiste de l’œuvre de Dvorak, Vaclav Neumann n’avait jamais enregistré le Stabat Mater, une lacune discographique que ce DVD pourra partiellement combler. Pas complètement, en raison d’un relatif déficit en qualité sonore (le chœur sonne assez schématique et lourd), mais avec quelques autres atouts, dont évidemment l’image. On redécouvre ici un chef sobre et précis, qui sait façonner un ouvrage de grandes dimensions sans effet déplacé. Une direction toute en nuances, idéale dans cette longue partition chorale d’ambiance contemplative, et de surcroît fidèlement immortalisée, dans un beau cadre historique (la grande salle du château de Prague). Réalisation classique au demeurant, mais soignée, qui parvient en particulier à éviter de filmer les autres caméras et projecteurs dans les plans larges, en préservant une ambiance neutre propice à l’écoute.
Côté solistes, l’affiche est internationale mais bien choisie. La trop oubliée soprano anglaise Yvonne Kenny s’impose sans effort, avec un beau timbre lumineux et nourri. Eva Randova parvient à alléger ses grands moyens et paraît moins approximative qu’elle ne l’a été en d’autres circonstances. Excellente prestation de Wieslav Ochman, alors à l’apogée de ses possibilités, même si là encore la pointure du chanteur semble un rien trop grande pour cet emploi de ténor lyrique. Seul Jan Galla, honnête basse d’oratorio un peu raide, reste relativement en retrait.
Finalement, une bonne occasion de découvrir une œuvre magnifique (sans doute LA grande partition chorale de Dvorak à connaître), un bel hommage rendu à Vaclav Neumann, chef essentiel dont la notoriété n’a pâti que de l’envergure trop exceptionnelle de ses prédécesseurs tchèques Talich et Smetacek, et somme toute un produit DVD recommandable, à défaut d’un éclat particulier.
Laurent Barthel
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