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02/15/2008 Johannes Brahms : Danses hongroises n°1, 5, 6 et 8
Béla Bartók : Danses roumaines (arrangement pour orchestre de A. Willener)
Ciprian de Porumbescu : Balada
Grigoras Dinicu : Hora staccato
Mikhail Ivanovitch Glinka : Rousslan et Ludmilla (ouverture)
Simion Stanciu “Syrinx” : Danse roumaine – Rhapsodie moldave – Nostalgie roumaine
Claude Debussy : Syrinx
Simion Stanciu “Syrinx” (flûte de pan), Orchestre Philharmonique de Monte-Carlo, Claude Schnitzler (direction)
Enregistré à la Salle de concerts de Monte-Carlo (septembre 1987) – 61’
Cascavelle VEL 3109 (distribué par Codaex)
Aux côtés de Bach, Quantz et Mozart (voir ici), cette réédition permet de (re)découvrir Simion Stanciu “Syrinx”, virtuose de la flûte de pan, dans un répertoire radicalement différent. Place cette fois-ci à des œuvres mettant à l’honneur le folklore de l’Europe Centrale où cet instrument est très populaire, surtout en Roumanie.
Le flûtiste s’impose intelligemment dans les Première, Cinquième, Sixième et Huitième Danses hongroises de Brahms ainsi que les Danses roumaines de Bartók : aucune esbroufe ni show inconvenant ne viennent gâter une interprétation rondement menée et dans laquelle la flûte de pan, à la sonorité si particulière, préfère se fondre harmonieusement dans l’orchestre plutôt qu’entrer en conflit avec lui. Une jolie réussite – même si certains puristes crieront peut-être au scandale – davantage patente toutefois dans les Danses roumaines de Bartók où cet instrument millénaire confère un cachet bienvenu, rapprochant ainsi ces pages de leur caractère traditionnel. Bien que souffrant d’un manque de frénésie, l’Ouverture de Rousslan et Ludmilla de Glinka baigne dans la même eau.
L’amateur de sentiers peu battus prêtera attention aux autres œuvres de ce disque, signées de compositeurs roumains peu connus – Ciprian de Porumbescu (1853-1883), Grigoras Dinicu (1889-1949) et son fameux Hora staccato, “Syrinx” lui-même – sans y faire pour autant de découverte majeure. A l’instar du bref Syrinx de Debussy, qui clôt l’album, ces pages permettent de se laisser emporter par le souffle de Simion Stanciu qui ne cesse de fasciner par sa capacité à extraire de sa flûte autant d’expressivité que de finesse.
Claude Schnitzler dirige un Orchestre Philharmonique de Monte-Carlo certes professionnel mais sans magie. Au moins l’accompagnement ne s’engage-t-il pas à contre-courant des intentions du flûtiste roumain, véritable pôle d’attraction de ces enregistrements.
Sébastien Foucart
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