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01/07/2008
Gustav Mahler : Symphonie n°2 « Résurrection »
Sibylla Rubens (soprano), Iris Vermillion (mezzo-soprano), Orchestre Radio-symphonique de la Radio de Stuttgart, Chœur de la Radio de Leipzig, Roger Norrington (direction)
Enregistré en direct à la Liederhalle de Stuttgart (5 & 7 juillet 2006) – 78’18
Hänssler Classic « SWR Music » SACD 93.166 – Présentation en allemand et en anglais (distribué par Intégral)


On connaît la « marque de fabrique » de Sir Roger Norrington (lire ici, ici et ici): pas de vibrato pour les cordes, mise en valeur appuyée des indications du compositeur, etc. Au jour d’aujourd’hui cela n’a rien de très original, encore moins d’iconoclaste. De toute façon, plus que la prétendue authenticité, c’est la qualité musicale de l’interprétation qui intéresse. Qu’apporte exactement cette Deuxième Symphonie de Mahler ? Avant tout un respect exacerbé des contrastes, de tempo plus que de dynamique. Mais ces contrastes n’étaient pas gommés chez un Bernstein, qui savait aller au-delà et maintenir l’unité de chaque mouvement. Ici, l’Allegro maestoso initial pèche d’emblée par un manque total d’homogénéité, donnant une impression de décousu, ce qui, paradoxalement, le fait paraître beaucoup plus long qu’il n’est en réalité, parce que les enchaînements se font trop artificiellement, avec de fâcheuses chutes de tension, parce que le chef a du mal à trouver la respiration du mouvement. Et il oublie que la musique doit exprimer quelque chose, comme si le caractère scrupuleux de la lecture le dispensait d’interpréter. Que devient l’Andante moderato s’il n’est plus un Laendler au charme viennois, si les violoncelles jouent sans chanter ? Pris dans un tempo fort véloce, le sermon de saint Antoine aux poissons n’en tombe pas moins à plat. Chanté par une Iris Vermillion trop neutre, Urlicht ne prépare pas dans la douleur l’ascension vers le paradis. Dans le finale, si difficile à construire, les défauts du premier mouvement sont évidemment aggravés : il apparaît organiquement informe et ne nous fait guère assister à l’ouverture des tombeaux avant la résurrection. Les intentions du chef ne sont pas à rejeter pour elles-mêmes : encore faudrait-il qu’il les mette au service d’une interprétation ou d’une vision, surtout s’agissant de Mahler. Ce n’est pas si grave : les versions majeures de la Résurrection ne manquent pas.


Didier van Moere

 

 

 

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