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12/15/2007
Joseph Haydn : Symphonies n°44 “Funèbre” et n°98
Kölner Rundfunk-Sinfonie-Orchester, Ferenc Fricsay (direction)
Enregistré au Funkhaus de Cologne (juin 1952 [n°98], octobre 1953) – 46’26
Audite 95.584 (distribué par Intégral)
Succédant à un couplage Schumann – Tchaïkovsky remarqué (voir ici), ces gravures radiophoniques éditées par Audite permettent de retrouver la quintessence de l’art de Ferenc Fricsay (1914-1963) dans deux œuvres qu’il a par ailleurs enregistrées chez Deutsche Grammophon avec l’Orchestre Symphonique de la RIAS de Berlin. Avec l’Orchestre Symphonique de la Radio de Cologne, ces deux Symphonies bénéficient d’une lecture en rien décoiffante mais d’une grande cohérence et d’une perfection formelle fascinante.
La battue précise, claire et rigoureuse, attachée à la pulsation autant qu’à la transparence, est une marque de fabrique reconnaissable du chef hongrois dont la disparition précoce figure sans doute, à l’instar de celle de Dinu Lipatti ou Guido Cantelli, parmi les grandes pertes du monde de la musique. Jamais la tension ne s’estompe dans la Funèbre tandis que la Quatre-vingt-dix-huitième vaut de l’or pour son équilibre et sa splendide conception d’ensemble. Quant aux détails, ils sont perçus avec une grande acuité, et ce d’autant plus que la qualité sonore est remarquable.
Cette musique connaît de nos jours des interprétations sur instruments d’époque dans lesquelles priment le retour aux sources, une absence de vibrato, une approche fine, ciselée, voire juvénile. Le Haydn de Fricsay n’est pourtant ni un contresens ni daté ; il sonne même avec une étonnante modernité.
Nonobstant le minutage un peu chiche, un document d’archive de toute première importance, autant pour l’amoureux de Vater Haydn que pour les inconditionnels du chef.
Sébastien Foucart
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