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08/03/2007
Maurice Ravel : Pavane pour une infante défunte – Prélude – Jeux d’eau – A la manière de Chabrier – A la manière de Borodine – Miroirs – Menuet antique – Gaspard de la nuit – Le Tombeau de Couperin – Menuet sur le nom de Haydn – Sonatine – Valses nobles et sentimentales – La Valse

Georges Pludermacher (piano)
Enregistré en concert à Reims (2003) – 151’50
Album de deux disques TransArt Live TR143 (distribué par Naïve)



Georges Pludermacher, les Flâneries musicales de Reims, TransArt Live, un enregistrement en public, une intégrale dédiée à un grand compositeur et une présentation synthétique de Rémi Jacobs (en français et en anglais): les ingrédients sont désormais bien connus. Après les Sonates de Schubert, puis les Sonates (voir ici) et les Concertos (voir ici) de Beethoven, c’est un enregistrement assez ancien (2003) qui paraît aujourd’hui, celui de l’œuvre pour piano de Ravel. Le parti pris de cette collection demeure inchangé: tirer le meilleur de ce que peuvent offrir des interprétations prises sur le vif, moyennant quelques rectifications en studio, ce qui se traduit ici ou là par un montage chaotique.


Chaque disque, au minutage très généreux, est d’ailleurs conçu comme un véritable récital, y compris un bis (extrait d’un recueil que l’on retrouve intégralement… sur l’autre disque), et se présente comme un hommage à une personnalité liée à Ravel et revêtant en même temps une importance toute particulière pour l’interprète: Jacques Février, d’une part, porteur d’une authenticité stylistique et dont Pludermacher a recueilli les conseils, désirant maintenant «parvenir à perpétuer cet important héritage»; Georges Balanchine, d’autre part, dans un disque placé bien entendu sous le signe de la danse (même si la Pavane pour une infante défunte ou le Menuet antique figurent sur le premier disque) et qui rappelle que Pludermacher était le pianiste du Festival Ravel/Balanchine/Robbins organisé à Garnier en 1975.


Cette «intégrale» fait légitimement l’impasse sur des pièces d’extrême jeunesse (Mouvement de sonate et deux cycles de Variations sur des thèmes de Grieg et de Schumann), sur divers travaux d’étudiant ou pour le prix de Rome ainsi que sur la Valse en ré. Elle omet en outre, à la différence de celle d’Alexandre Tharaud, la Sérénade grotesque, La Parade et le Menuet en ut dièse. Mais elle comprend en revanche les brefs A la manière de… (1913), le Prélude (1913) et même la «version originale» de La Valse (1919).


Comme toujours chez Pludermacher, la clarté du jeu est une qualité maîtresse, qui se conjugue fort bien avec une certaine réserve: on aura ainsi entendu Pavane pour une infante défunte (1899) plus déliquescente, mais un détachement quasiment satiste ne disconvient pas au Menuet antique (1895) ou aux Valses nobles et sentimentales (1911). De même, les pièces évoquant l’élément liquide – Jeux d’eau (1901) et Ondine de Gaspard de la nuit (1908) – ne se complaisent pas dans la fluidité, tandis que Le Gibet pourrait être plus lancinant et énigmatique.


Pour autant, dans les Miroirs (1905), on entend Noctuelles et Oiseaux tristes crier et se plaindre, et, après Une barque sur l’océan au toucher moelleux et un Alborada del gracioso assez sage, La Vallée des cloches apporte ce qu’il faut de profondeur et de mystère. Il serait donc injuste de parler de froideur – sinon peut-être dans la Fugue du Tombeau de Couperin (1919) – car ce piano sait se faire tour à tour expressif, comme dans Scarbo, coloré, délicat (admirable Menuet sur le nom de Haydn), volubile – la Sonatine (1905) et Le Tombeau de Couperin sont autant de fêtes digitales – et même débridé dans La Valse.


Simon Corley

 

 

 

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