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08/02/2007
Eric Tanguy : Intrada (a) – Sinfonietta (b) – Adagio (c) – Incanto (d) – Eclipse (e) – Quatuor n° 2 (f) – Nocturne (g) – Capriccio (h) – Prélude et Rondo (i) – Further (j) – Elégie (k) – Musique pour Ming (l) – Mélancolie (m) – Trois esquisses (n) – Sonata breve (o) – Prière (p) – Passacaille (q) – Sonates pour piano n° 1 et n° 2 (r) – Cinq préludes (s) – Deux études (t)

Silvia Careddu [j, l] (flûte), Nicolas Baldeyrou [h] (clarinette), Marina Chiche [k, l, m], Jean-Marc Phillips-Varjabédian [o] (violon), Henri Demarquette [g, i, l, n] (violoncelle), Vahan Mardirossian [g, m, q, r, s, t] (piano), Quatuor Rosamonde [f], Maîtrise de Caen, Olivier Opdebeeck (chef de chœur) [p], Orchestre national de France, Pascal Rophé (direction) [a], Orchestre de Bretagne, Stefan Sanderling (direction) [b, c, d, e]
Enregistré à Paris (29 janvier 1999) [a], à Rennes (août 2003) [b, c, d, e], à l’abbaye d’Ardenne (1er octobre 2005) [p] et en concert à Reims (juillet 2001 [q, r, s, t] et juillet 2003 [f, g, h, i, j, k, l, m, n, o]) – 202’15
Album de trois disques TransArt Live TR152 (distribué par Naïve)



Trois disques déjà précédemment parus chez TransArt (respectivement sous les références TR122, TR129 et TR106) sont ici réunis, le deuxième, consacré à la musique de chambre, étant toutefois augmenté, pour cette réédition, de la Prière (2003) pour chœur d’enfants.


Peu de compositeurs français de moins de quarante ans ont la chance de pouvoir trouver ainsi au disque plus de trois heures et vingt minutes de leur musique, servie par quelques-uns des meilleurs interprètes du moment. Peu nombreux sont également ceux qui, au cours de la saison prochaine à Paris, verront une de leurs œuvres – en l’espèce Incanto – donnée à deux reprises par des orchestres différents. Le fait de savoir si un tel traitement de faveur se justifie relève en grande partie de l’appréciation personnelle que l’on pourra avoir de ces œuvres, mais ce coffret, présentant vingt et une œuvres écrites entre 1993 et 2003, offre l’occasion d’essayer de déterminer ce qui, au-delà de la fréquentation de Rostropovitch et Ozawa mais aussi de Michel Blanc ou Alain Duault, explique une situation aussi privilégiée.


Un angle d’attaque trop simple et trop commode pour être honnête consisterait à se gausser de ce qu’est devenu l’élève de Radulescu, Malec et Grisey, dont le Premier quatuor fut créé par les Arditti, mais qui se réclame maintenant de bon nombre de références plus anciennes (Sibelius, Bartok, Chostakovitch, Dutilleux): même si Mélancolie (2000) pour violon et piano se place plus dans la descendance de Rachmaninov que de l’école spectrale, quel catalogue pourrait prétendre, dans une anthologie de dix ans de l’activité créatrice d’un compositeur, ne pas compter de scories?


Dix ans, c’est cependant suffisamment long pour percevoir une évolution, et ce, dans les différents genres représentés dans cet album. En matière symphonique, il y a loin des éruptions d’Intrada (1998) aux partitions créées dans le cadre de la résidence auprès de l’Orchestre de Bretagne – Incanto (2001), brillant et jubilatoire, l’Adagio (2002) pour cordes, plus convenu, et la Sinfonietta (2003), d’un néoclassicisme revendiqué – en passant par la frénésie et les cataclysmes confortables d’Eclipse (1999): au fil des années, le propos se fait moins rugueux et spontané, plus consonnant et académique.


De même, en musique de chambre on pourra préférer l’élan du Deuxième quatuor (1999) et, plus encore, le côté protestataire, brut et expressif des Trois esquisses (1994) du Nocturne (1995) et du Prélude et Rondo (1996) pour violoncelle solo – il est vrai admirablement défendus par Henri Demarquette – ou de l’Elégie (1995) et de la spectaculaire Sonata breve (1999) pour violon solo. Mais la capacité à «tenir la route» avec des pièces pour instruments seuls demeure remarquable, de même que la constance de la qualité d’écriture: en témoignent les subtils et fluides Further (2001) pour flûte et Capriccio pour clarinette solo (2003). Cette faculté à répondre aux enjeux, à être là où il faut, peut même prendre un tour trop convenu, comme dans Musique pour Ming (1996).


Le disque de piano est intégralement confié à Vahan Mardirossian: ici aussi, les deux Etudes (1993) ou les cinq Préludes (1997) paraissent animés par un souffle, ou au moins, comme dans la Première sonate (1996), par un plaisir expansif que la Passacaille (1999), trop tributaire de Messiaen, ou la Deuxième sonate (2001) parviennent moins aisément à maintenir.


Ces trois disques tracent ainsi le portrait d’un compositeur doué et protéiforme mais dont la personnalité donne l’impression de s’affadir avec le temps.


Simon Corley

 

 

 

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