|
Back
07/29/2007
Manuel de Falla : El Amor brujo – Fantasia bætica – El Retablo de Maese Pedro
Antonia Contreras (Candelas), Antonio Lopez (Le gitan), Mercedes Garcia (La vieille gitane), Toni Carvajal (Gitanilla), Jérôme Correas (Don Quichotte), Chantal Perraud (Le truchement), Eric Huchet (Maître Pierre), Orchestre Poitou-Charentes, Jean-François Heisser (piano et direction)
Enregistré à Fontevraud (novembre 2006) – 75’45
Mirare MIR 034 (distribué par Harmonia mundi)
Depuis de nombreuses années, Jean-François Heisser s’est imposé, en tant que pianiste, comme l’un des meilleurs interprètes de la musique espagnole, ce dont témoignent ses enregistrements réalisés voici plus de dix ans pour Erato et que vient confirmer ici une Fantaisie bétique (1919) saisissante de vérité, où l’intransigeance s’allie avec un souci constant de la couleur.
La réussite de Heisser dans ce même répertoire, cette fois-ci en tant que chef, avec son Orchestre Poitou-Charentes, n’a donc pas lieu de surprendre, même s’il y avait quelque audace à défier les références laissées, dans le même esprit, par Josep Pons chez Harmonia mundi, il y a près de vingt ans. L’un comme l’autre retiennent en effet la première version de L’Amour sorcier (1915) et font appel à une chanteuse de flamenco, en l’espèce Antonia Contreras, un choix évidemment justifié pour cette gitaneria. Mais comme le chef n’est pas plus suspect de complaisance que le pianiste, cette version supporte sans peine la comparaison.
Ce généreux programme s’achève sur Les Tréteaux de Maître Pierre (1923), où les trois chanteurs investissent avec une crédibilité et une aisance confondantes leurs rôles respectifs. Dans ce disque, rien n’a décidément été laissé au hasard, avec les luxueuses contributions de Marie-Josèphe Jude au piano dans L’Amour sorcier et de Céline Frisch au clavecin dans Les Tréteaux. Le soin apporté à sa présentation, en français, anglais, allemand et espagnol, mérite également d’être souligné, d’autant qu’au livret des deux pièces chantées s’ajoute une notice claire et concise d’Adélaïde de Place.
Simon Corley
|
