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06/26/2007
« Rarissimes d’Aldo Ciccolini »
Piotr Tchaikovsky : Concerto pour piano n° 1, opus 23 – Dumka, opus 59
Serge Rachmaninov : Concerto pour piano n° 2, opus 18 – Préludes en do dièse mineur, opus 3 n° 2, & en sol majeur, opus 32 n° 5
Alexandre Borodine : Petite Suite
Anton Arensky : Scherzo, opus 8
Serge Prokofiev : Marche, opus 12 n° 1
Igor Stravinsky : Tango
Dimitri Kabalevsky : Sonatine n°1, opus 13
Edvard Grieg : Au printemps, opus 32 n° 5 – Notturno, opus 43 n° 6
Frédéric Chopin : Trois Valses, opus 34

Aldo Ciccolini (piano), Orchestre national de la Radiodiffusion française, Constantin Silvestri (direction)
Enregistré à Paris en 1956-1958 – 67’49 & 70’06
Deux disques EMI 0946 385265 2 0 (présentation bilingue)


« Je suis un lirico spinto » : la phrase qui sert de titre à des entretiens accordés par Aldo Ciccolini à son disciple Pascal Le Corre (éditions Van de Velde) pourrait aussi s’appliquer à ces « Rarissimes » du pianiste napolitain. On ne saurait mieux dire, en effet, tant il fait chanter le clavier, avec des réserves de puissance qu’il utilise sans les gaspiller, préférant jouer sur les couleurs, trouvant des sonorités d’une richesse et d’une plénitude assez rares – les accords sont d’une splendeur orchestrale. Les Concertos de Tchaikovsky et de Rachmaninov répugnent à la démonstration, témoignant d’une parfaite entente entre le chef – un Constantin Silvestri décidément à redécouvrir - et le soliste : tous deux, passionnés mais jamais désordonnés, ont la même approche narrative des partitions, le même sens aigu de la pulsation – le rubato est ici libération, pas délitement du rythme -, le même refus de la sensiblerie soi-disant vériste. On se situe à égale et infinie distance de la bastringue et de la guimauve.
En complément, de petites pièces, russes pour la plupart, pièces de genre au meilleur sens du terme : Aldo Ciccolini, qui aime sortir des sentiers battus, y crée des atmosphères chaque fois différentes. La Dumka de Tchaikovsky oscille entre la mélancolie pudique et la liesse populaire, la Petite Suite de Borodine s’ouvre par un « Au couvent » d’anthologie, petit poème symphonique miniature pour piano. Le Scherzo d’Arensky pétille, comme la Marche inaugurale des Pièces op. 12 de Prokofiev, plus humoristique que sarcastique. Le Tango de Stravinsky se déhanche avec un sens piquant du second degré, tandis que la Première Sonatine de Kabalevsky renoue avec le classicisme plein d’esprit d’un Haydn. Rien, enfin, de racoleur dans le romantisme de Rachmaninov, dont le fameux Prélude en do dièse est joué ici avec une hauteur salutaire, précédent un Prélude en sol majeur purement belcantiste, ni dans celui de Grieg ou de Chopin, dont les trois Valses choisies par le pianiste se parent d’une élégance toute aristocratique.


Oui, c’est un prince qui joue, un prince qui, à trente ans, a déjà ce port, cette classe, cette maîtrise aussi, par quoi les grands se reconnaissent.


Didier van Moere

 

 

 

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