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06/04/2007 Arnold Schönberg : Verklärte Nacht, opus 4
Richard Strauss : Métamorphoses
David Grimal, Axel Schacher (violon), Krzysztof Chorzelski, Maya Rasooly-Chorzelski (alto), François Salque, Antoine Lederlin (violoncelle), Les Dissonances
Enregistré à Vincennes (août et septembre 2006) – 54’27
Ambroisie AM 110 (distribué par Naïve)
C’est un programme un peu court mais, par-delà les époques, d’une belle cohérence stylistique que le «collectif d’artistes» Les Dissonances, animé par le violoniste David Grimal, propose pour son premier disque, d’un généreux postromantisme. La Nuit transfigurée (1899) bénéficie ainsi d’une lecture dramatique, très rapide, où les interprètes se jettent à corps perdu dans une restitution des différentes étapes du poème de Dehmel qui a inspiré Schönberg.
La composition du sextuor soliste – on relève ainsi, au violoncelle, François Salque, ancien du Quatuor Ysaÿe, et Antoine Lederlin, membre du Quatuor Belcea – témoigne du haut niveau de recrutement des Dissonances, un orchestre de chambre qui, à l’image de l’ensemble Orpheus, joue sans chef: un véritable défi face à l’agencement complexe des vingt-trois voix réelles des Métamorphoses (1945), même si le parti pris «démocratique» est ici de mettre l’accent sur le fait que «chaque voix est interdépendante avec une vie et une liberté propres sans nuire à la cohérence de l’ensemble». Le tour de force que constitue l’écriture de Strauss contribue également à ce que le pari soit tenu, mais le manque de direction se fait sentir, notamment dans les premières pages, où l’interprétation, plus posée que celle de La Nuit transfigurée, semble peiner à trouver ses marques, à moins qu’il ne s’agisse de ménager une progression vers la partie centrale, où les différentes individualités se conjuguent dans un élan plus convaincant.
De façon assez originale, la notice (en français et en anglais) prend la forme d’une «conversation» entre David Grimal et Marc-André Dalbavie: quoique parfois quelque peu alambiquée («C’est vraiment le dissemblable dans le ressemblant»), elle n’en est pas pour autant moins informative ou moins intéressante.
Simon Corley
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