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05/18/2007 Franz Liszt : Concerto pour piano n° 1 (*) – Etudes d’exécution transcendante n° 1, n° 2, n° 8 et n° 9 – Paraphrases sur «Rigoletto» (Verdi), «Le Songe d’une nuit d’été» (Mendelssohn) et «La Muette de Portici» (Auber) – Rhapsodie hongroise n° 19
Edvard Grieg : Concerto pour piano, opus 16
Richard Wagner : Ouverture et Bacchanale de «Tannhäuser» (arrangement Liszt)
György Cziffra : Paraphrases sur «Il Trovatore» (Verdi), la Danse hongroise n° 5 (Brahms), «An der schönen, blauen Donau» et «Tritsch-Tratsch Polka» (J. Strauss)
György Cziffra (piano), Orchestre symphonique de Budapest, György Lehel (*) (direction), Orchestre d’Etat hongrois, Zoltan Rozsnyal (direction)
Enregistré à Budapest (15 août 1956 [Premier concerto], juin et août 1956 [Etudes], 26 avril 1956 [Grieg] et 1954-1956 [Paraphrases et transcriptions]) – 66’03 + 67’06
Deux disques Urania SP 4254 (distribués par Intégral)
Liszt et Cziffra: rarement l’adéquation entre un compositeur et un interprète aura été aussi complète, et ce au détriment même du pianiste, trop longtemps cantonné à son corps défendant dans le registre d’une virtuosité échevelée, pas toujours considérée en son temps comme de bon goût. Ce double album rééditant des témoignages antérieurs (1954-1956) à l’exil auquel le contraignit l’insurrection hongroise, désormais tombés dans le domaine public, ne va certes pas à l’encontre de cette légende, ne serait-ce que parce qu’il est essentiellement consacré à Liszt.
Quelle que soit la qualité des instruments dont il dispose (Dix-neuvième rhapsodie hongroise), Cziffra s’y montre en effet égal à lui-même, mettant au service de cette musique non seulement une agilité technique insolente mais aussi un style, un naturel, un art du chant (Ricordanza des Etudes d’exécution transcendante), un élan conquérant qui balaient toute réserve. Dans le Premier concerto, le soutien apporté par l’excellent György Lehel est à l’avenant, véhément et tranchant. Appliquant les mêmes recettes dans le Concerto de Grieg, Cziffra en donne une lecture quelque peu déroutante, qui lui confère des éclairages inattendus et pas nécessairement hors de propos, même s’il a tendance à réduire trop souvent l’œuvre à une démonstration brillante, spectaculaire et péremptoire.
Parmi les transcriptions et paraphrases, on peut préférer le mythique enregistrement de Bolet dans l’Ouverture de Tannhäuser, mais le choix de relatives raretés lisztiennes (Le Songe d’une nuit d’été, La Muette de Portici) ainsi que les propres contributions de Cziffra au genre, sans doute à prendre encore plus au second degré, ne manquent pas d’intérêt.
Enfin, il faut une fois de plus déplorer le travail éditorial d’Urania, minimaliste et non exempt d’imprécisions (Concerto de Grieg non seulement présenté comme étant en la majeur mais également affublé du numéro d’opus 18).
Simon Corley
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