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Concerto du désespoir

Amsterdam
Concertgebouw
05/16/2024 -  et 17 mai 2024
Antonín Dvorák : Karneval, opus 92, B. 169
Dimitri Chostakovitch : Concerto pour violon n° 1, opus 77/99
Serge Rachmaninov : Symphonic Dances, opus 45

Vilde Frang (violon)
Koninklijk Concertgebouworkest, Semyon Bychkov (direction)


S. Bychkov (© WDR/Sheila Rock)


Dans l’accroche publicitaire de ce concert de l’Orchestre royal du Concertgebouw d’Amsterdam, il est annoncé qu’il est dirigé par le « vétéran » Semyon Bychkov. Cependant, celui‑ci n’a que 71 ans, est directeur musical de l’Orchestre philharmonique tchèque et, vu du balcon de la mythique salle amstellodamoise, a toujours la même allure et la belle énergie que l’on lui a connues quand il dirigeait l’Orchestre de Paris dans les années 1990 !


Le chef né en Union soviétique et naturalisé américain avait choisi un programme presque entièrement russe. Rien de plus approprié pour faire briller de mille feux un orchestre de cette discipline et possédant tant d’individualités somptueuses dans ses rangs que l’ouverture Carnaval de Dvorák.


Mais la pièce de résistance était bien le long et si formellement complexe Premier Concerto pour violon de Chostakovitch, œuvre sombre qui résume tous ses styles d’écriture, que le compositeur et son dédicataire et créateur David Oïstrakh durent couver secrètement et remanier, à cause du jdanovisme, pendant cinq ans car il ne fut triomphalement créé qu’en 1955, après la mort de Staline. Jeune sur la scène internationale, la violoniste norvégienne Vilde Frang a tous les atouts pour rendre justice à ce chef‑d’œuvre : une technique impeccable, une sonorité magnifique et envoûtante qui se projette parfaitement dans cette salle à l’acoustique unique et une grande endurance (elle a joué par cœur). Il fallait voir les musiciens et le chef scruter son jeu pendant la redoutable et longue cadence qu’elle a enlevée avec un superbe aplomb. L’œuvre a été ovationnée par le public debout, autant que ses interprètes.


Ce n’est pas déprécier les trois Danses symphoniques de Rachmaninov, parfaitement orchestrées et formant une formidable démonstration d’orchestre menée au mieux par Semyon Bychkov, que de les préférer dans leur version pour deux pianos ni de penser qu’elles tombaient un peu en retrait après la force du concerto de Chostakovitch.



Olivier Brunel

 

 

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