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04/11/2024
Francis Poulenc : Sonate pour violon et piano, FP 119
Serge Prokofiev : Cinq mélodies pour violon et piano, opus 35 bis
Igor Stravinsky : Divertimento (arrangement Samuel Dushkin)
Claude Debussy : Sonate n° 3 pour violon et piano en sol mineur, L. 140

Mi-Sa Yang (violon), Adam Laloum (piano)
Enregistré à l’Arsonic de Mons Arts de la Scène, Belgique (2‑5 avril 2022) – 64’05
Mirare MIR586 – Notice en français et en anglais


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On connaît bien les artistes Mi-Sa Yang et Adam Laloum, tous deux anciens membres de feu le Trio Les Esprits, pour avoir à plusieurs reprises eu l’occasion d’admirer leurs talents lors du festival de Pâques de Deauville qui a vu leurs premiers pas dans la carrière. Ici, ils proposent un beau programme sortant de leurs chemins habituels.


Les œuvres retenues n’ont guère de rapports entre elles et l’éditeur évite le titre racoleur feignant d’en trouver. Le disque débute par la Sonate pour violon et piano (1943) de Francis Poulenc, dédiée à Federico García Lorca lâchement assassiné par les franquistes en 1936. Les artistes donnent d’emblée un coup de fouet à cette sonate mal aimée de son auteur et curieusement négligée par les grands archets. Le premier mouvement est abordé avec mordant et prend les couleurs de la révolte. L’Intermezzo qui suit forme par son charme et sa délicatesse un contraste étrange dont on se demande ce qui peut en sortir. On le sait avec le Presto tragico final où les artistes donnent le sentiment d’une belle liberté, pas loin du jazz, avant que les nuages sombres ne s’amoncellent brutalement. Les martellements dans les graves du piano entraînent dans la chute un violon souverain.


Les Cinq mélodies (1925) de Serge Prokofiev, composées aux Etats‑Unis et initialement pour la voix, sont d’un intérêt moindre, en dehors de quelques passages teintés d’espièglerie, si ce n’est qu’elles donnent l’occasion d’admirer à nouveau la maîtrise, notamment le beau legato, de Mi‑Sa Yang comme le grain de son violon.


On tend davantage l’oreille à l’écoute du Divertimento (1932) d’Igor Stravinsky tiré du ballet Le Baiser de la fée écrit quatre ans plus tôt en hommage à Tchaïkovski. Le toucher délicat d’Adam Laloum y fait merveille. La pulsation passe d’un instrument à l’autre et le discours avance sans cesse avec autant d’énergie que de fantaisie, l’équilibre étant toujours présent. Ces deux artistes savent nous embarquer dans ces danses variées, aux accents populaires mais jamais vulgaires et parfois assez malicieuses finalement. Une vraie réussite.


La Sonate pour violon et piano (1917) de Claude Debussy est la dernière œuvre achevée en temps de guerre d’un compositeur qui se sait condamné mais qui ne laisse rien transparaître. Rien n’est forcé dans la lecture de Mi‑Sa Yang et Adam Laloum. Ils mettent admirablement en valeur la subtilité de l’œuvre marquée par des glissandos, des arpèges et des surprises violonistiques permanentes, le tout restant d’une parfaite clarté. Encore une réussite.


Stéphane Guy

 

 

 

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